De nombreux entrepreneurs prennent des mesures pour prévenir la fraude. Le principe des quatre yeux, la sécurité des systèmes, comme les pare-feux, ou la formation visant à sensibiliser le personnel. Néanmoins, nous constatons que certains entrepreneurs évaluent mal le risque de fraude, surtout maintenant que la technologie rend possible de toutes nouvelles formes d'escroquerie (deep fake ou deep voice).
« Les entrepreneurs ont du pain sur la planche ces derniers temps. Problèmes d'approvisionnement, problèmes d'énergie, pénuries de personnel, inflation, etc. Et puis il y a aussi la crainte que la fraude augmente et soit plus difficile à prévenir en raison de l'émergence de nouvelles technologies » : déclare Richard van Essen, Sales Manager Fraude chez Allianz Trade.
« Une assurance fraude absorbera de toute façon les pertes financières, mais il vaut mieux ne pas laisser les choses en arriver là ». Richard van Essen parle de ce qu'il vit dans la pratique. « Il est courant que les criminels passent une commande au nom d'une autre société. Par exemple, ils disent que leur fournisseur habituel ne peut pas les livrer, ce qui est d'actualité ces derniers temps. Ils recherchent donc un autre fournisseur. Cela fait rêver tous les entrepreneurs. Les contrôles existent, mais les criminels se perfectionnent sans cesse. En pratique, la commande est enregistrée et la livraison est effectuée. Habituellement, l'adresse de livraison est modifiée à la dernière minute. Les criminels peuvent aussi louer un entrepôt dans la même rue ou au coin de la rue pour y faire livrer les articles. Parfois, ils se tiennent dans la rue pour y guider le camion avec une excuse.»
« Et au final, bien sûr, la facture n'est jamais payée. » Selon Richard van Essen, les échanges de courrier électronique entourant la commande semblent extrêmement fiables. « Ce n'est que dans les plus petits détails que l'on trouve de petites divergences. Il faut vraiment les chercher. Il arrive parfois que l'e-mail soit effectivement envoyé pour le compte d'une relation commerciale, après une effraction informatique. »